L’observation de la Terre ou d’un astre depuis l’espace est devenu une pratique incontournable pour comprendre l’univers physique, modéliser les changements climatiques ou faire fonctionner la société de l’information. Au fur et à mesure que l’espace se démocratise, le coût de la conception, de la fabrication et de la mise en orbite de tels outils reste astronomique, pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros.
Or nos smartphones sont bardés de capteurs et leur puissance de calcul ne cesse d’augmenter. Ils sont aujourd’hui suffisamment performants pour capter, traiter et communiquer des données recueillies en masse dans l’espace.
Grâce à une approche pluridisciplinaire mêlant design, électronique, informatique et géomatique, une équipe composée de Guillian Graves, Julien Tricheux, Jeoffrey Jardin, Muriel Ferneini et Kawtar Sayegrih a mis au point une alternative et à bas coût au satellite traditionnel : Swarm Xplorer.
Swarm Xplorer est un nano-satellite destiné à rendre accessible la captation de données spatiales au plus grand nombre.
Sa conception est fondée sur le détournement d’un smartphone pour capter de nombreuses données et images dans l’espace, ainsi que d’un nano-ordinateur Raspberry Pi pour contrôler le tout. L’usage de ces appareils miniatures permet de réduire la taille et la masse du satellite au minimum, passant sous la barre des 10 kg contre 500 kg à plusieurs tonnes pour un satellite traditionnel. L’impact de ce principe sur les coûts est non négligeable et permet d’accroître le nombre de dispositifs déployés dans l’espace par un fonctionnement en essaim. Il en résulte une démultiplication des données captées, traitées puis communiquées.
Dans l’espace, ces équipements sont confrontés à un environnement hostile. Une enveloppe souple composée de différentes couches a pour objectif de protéger ces instruments des radiations destructrices, de capter les rayonnements solaires afin d’alimenter le dispositif en énergie puis d’assurer la communication avec les autres satellites environnants et l’ISS, qui sera en charge de transmettre les informations récoltées vers la Terre après les avoir mis en orbite.
En résumé, le satellite Swarm Xplorer va à l’encontre des approches traditionnelles d’observation des astres depuis l’espace. En misant sur une approche ‘low tech’ et ‘low cost’, Swarm Xplorer espère participer à l’ouverture de ce terrain de recherche au plus grand nombre.